jeudi 6 décembre 2012

Tragédie


Aux cieux, c’est ce jour l’alliance souveraine
D’un digne fils d’Eole, un fougueux Aquilon,
Avec la plus jeune des brises du domaine,
Héritière des Bises, altesse en sa région.

Son corset l’asphyxie, ses jupes la tourmentent ;
La promise est fébrile et va porter sans cesse
Ses mains à son visage, à sa bouche tremblante,
Au collier qui rehausse son cou de princesse…

C’est un gage d’amour que ce bijou divin ;
Les perles sont en glace très pure, alignées
Sur trois rangs délicats d’un fil arachnéen,
Qu’elle harasse si bien qu’il vient à se briser !

Son cri désespéré poursuit la longue chute
Des gouttes ouvragées qui percent les nuages
Pour fondre sur le sol par milliers, et chahutent
Comme autant de piverts enhardis et sauvages.

Son hurlement d’effroi n’arrive pas à temps
Pour prévenir les hommes du drame éphémère ;
Car les grêlons, déjà, meurent en combattants
Sur les trottoirs si froids, sous ce coup de tonnerre.