mercredi 9 octobre 2013

La Proche

C’est le lait qui s’écoule du sourire sucré
D’un nourrisson béat, posé sur une épaule,
Aveuglé du soleil qu’Octobre a dérobé
A Juin, pour réchauffer ses pauvres chats qui miaulent.

C’est le petit dragon tout fait d’or et d’épices
Qui s’agite au dessus d’une barque lustrée,
Exhalant sa fumée comme un heureux auspice
Qu’il entremêle aux flammes des bougies vitrées.

C’est le château-jardin aux tapis de verdure,
Aux sculptures florales et tentures de feuilles,
Des feuilles et des fleurs qui font même les murs,
Et ne verrons jamais une main qui les cueille.

Pas de fils d’orpheline dans le doux automne,
Ni encensoir rouillé de Seigneur Vermoulu ;
Pas  de tombe fleurie qui, déjà, s’abandonne ;

Rien, que le simple exil d’une tante inconnue.

mardi 11 juin 2013

V pour Vision

Valsant sous les néons, qu’il croit des météores,
Irradie sous mes yeux un être de légende ;
Vapeur livide-ardente, un halo d’étincelles
Illumine son teint pâle de farfadet.
Alors, je lui dis : « oui » ! Et ses mains m’ensorcellent,
Ne laissant sur ma peau, où mes plaisirs attendent
Encore son retour, qu’une lueur sonore.

lundi 4 février 2013

Coulisses


Comme il devenait homme, au sortir de l'enfance,
La nature oppressait tant sa chair que ses os ;
Il prit de la hauteur en se brisant le dos,
Et se trouva géant, assailli de souffrance.

Alors, domptant son corps aussi bien que sa gêne,
Il les para tous deux de tissus, de bijoux ;
Il maquilla  ses yeux, ses lèvres et ses joues,
Et entra au théâtre pour monter sur scène.

Ainsi, il s'échappa de l'enfer quotidien,
Il redevint agile, souple comme un gosse ;
Il n'était plus question pour lui d'être un colosse,
Puisqu'il choisit lui-même d'être comédien.