jeudi 17 juillet 2014

Paix à tes Os

L'épreuve la plus dure est celle de l'hommage
Non à son confident ni à l'ami intime
Mais à celui vers qui se porte notre estime
Et dont le souvenir n'est qu'un fragment d'image.

"Tu n'as pas vraiment d'âge. On m'a bien rapporté
Que le dévergondage et la vie de bohème
Ont ratissé ton corps, et qu'un beau chrysanthème
A fleuri dans ta gorge, où tu l'as implanté.

Aussi, à chaque fois que ta gueule se fend
Un papillon froissé au doux parfum de cendre
S'échappe de tes lèvres, avant de redescendre
A l'esgourde ahurie d'un public étouffant.

Puisque tu mens la nuit, tu nous promets une heure
Pour en arracher trois et les subtiliser
- Que le concert devienne généralisé ! -
Et tes mots nous tourmentent jusqu'à l'intérieur."

vendredi 30 mai 2014

Hors des Ornières

Mon sourire sous la crinière,
C'était un cri de rébellion ;
J'étais une enfant un peu fière
Quand j'aurais dû naître Lion.

Ma force a grandi sans mon corps,
Devenu sa contrefaçon ;
J'étais un fragile décor
Quand j'aurais dû croître Garçon.

Mon cœur n'a pu prendre son vol,
Il a heurté trop de rideaux ;
J'étais percluse sur le sol
Quand j'aurais dû vivre en Oiseau.

Mon rire reprenant ses forces,
Mon cœur s'envole dans nos corps ;
Une bombe qu'on désamorce,
Quand je choisis d'être Centaure.



*Merci, Noémie, pour ton regard d'orfèvre sur ce texte :)*

vendredi 28 février 2014

Young Years

« Un violoncelle, en bandoulière contre un cœur
Frémis ; ensemble, sous une poitrine et sur
La poitrine, sous la peau vierge de censure,
Ils tremblent ; c’est toi, cette douce rumeur.

Mes cheveux sous le vent, et les tiens sous mes yeux
Se mélangent ; ensemble, ils volent dans ma bouche
Ouverte et attentive, offerte sous la douche,
Je bois à perdre haleine ; c’est toi, ce cri joyeux.

Comme toutes ces ondes, entière et sonore,
J’ondule ; entre lune et soleil, pleine saison
Des vies, je ne peux m’empêcher, car sans raison
Ni vice ; je suis un bruit, un sexe ; l’aurore. »