mercredi 5 octobre 2011

Gaëphène

Pelotonné dans la corbeille
Parmi les autres idées noires,
Couché sur le papier ivoire,
Rien ne vient troubler son sommeil.

Sitôt éveillé, il s’envole
Pour un royaume délicieux ;
Digne fils exilé des cieux
Il n’accepterait pas l’obole.

Pupille obscure sur l’iris
D’azur, au fond de la fenêtre,
Il fixe le monde et ses êtres,
Toisant la vie et ses abysses.

Ainsi, de mon humble demeure
Le chat noir a fait son domaine ;
Il est seigneur, et moi, humaine,
Je ne suis que son serviteur…

1 commentaire:

  1. Bonjour, un écrit agréable (qu'est-ce que ça faisait longtemps que je n'avais pas commenté via blog)

    Juste pour t'embêter un peu, tu as du oublier d'écrire "son" au dernier vers de la première strophe, mais il est tellement présent que je ne m'en suis rendu compte qu'à la deuxième lecture.

    Chacun (ou presque, j'y reviendrai) de tes mots me fait m'imaginer ce petit être majestueux, rassurant par son imperturbabilité, et le bien que ce chaton te fait déjà (bien que je sois convaincu qu'un chat soit bien loin de considérer qu'un humain puisse être un serviteur (ils sont au dessus de ces considérations, ai-je envie de dire après t'avoir lue)) même si ce qu'il t'apporte est grand.

    Sinon, pour en revenir au mot qui m'a un peu fait buter "obole", je n'arrive pas à le trouver complètement approprié, peu importe le sens que je lui donne (peut-être parce qu'il sonne un peu moins bien, simplement, mais aucun de ses sens ne semble aller parfaitement dans ta pensée) faible donation à une œuvre d'art? L'art ne refuse pas les dons symboliques à mon sens (même si les artistes pourraient le faire) refuser un sixième de drachme? (qui offrirait cela à un noble à part pour l'impôt?) C'est peut-être juste que l'image est trop soudaine ou peu préparée pour que j'adhère à l'image, je suis peut-être difficile. (S'il y a un sens particulier à ce mot, il m'aura fait m'arracher quelques cheveux, mais je n'ai pas pu le découvrir).

    Toujours est il que je t'ai lue avec plaisir

    Merci pour ce moment d'imagination
    Belle plume

    Nicolas

    RépondreSupprimer