lundi 6 juin 2011

Fantômes


Glissant dans l'air poisseux, brisant les rêves sages,
Fendant le brouillard dense tel le poignard sanglant,
La silhouette écarlate avance en susurrant
Pour rappeler à moi les funestes images.

Effleurant le linceul de brume immaculé,
Troublant à peine la nuit, de haillons noirs vêtu
Le spectre muet et sale, par ma vue indigné
Réduit en mille lambeaux mon honneur vaincu.

Sanglotant doucement, le bambin bouleversé
Vient à moi et se tait, me toise sans pitié ...
L'Orphelin maigre et pâle me fait face dignement
Pour scander en cadence la sentence méritée.

Chaque soir où j'ai peur, chaque nuit où j'ai honte,
Je pressens leur venue, et j'entends les opprobres
Dont ils m'accablent en chœur dans un calme funèbre.
Et je ne puis crier la douleur qui m'oppresse
Le supplice est atroce, mais je ne suis plus maîtresse
Et j'écoute le récit de cet horrible conte
Qui devise de ma vie et de tous mes pêchés.

Tous les hauts squelettes nobles, les sorciers, les démons
Les anges, les voleurs, les malades furibonds,
Dansent une sarabande joyeuse et entraînante
Et chantent ma douleur, et loue les viles tortures
Que j'endure pour payer le tribut de mon crime ...


Posté le vendredi 04 septembre 2009 19:07

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