lundi 6 juin 2011

Fusionnels

Quand les amants soupirent sous le drap de la Nuit
Et que les âmes seules espèrent le matin,
Je me lève, à l'affût, et m'éclipse sans bruit,
Dévalant en silence l'escalier sans fin.
J'entre avec précaution dans la pièce endormie
Prenant garde surtout de ne pas L'éveiller
Pour profiter un peu de Son Corps alanguit
Qu'aujourd'hui je suis seule à faire vibrer...

Et puis, tout doucement je m'approche plus près,
Mon doigt suit lentement toutes les cicatrices
Qu'ont gravées autrefois bien des admiratrices,
Sans savoir que jamais elles ne s'effaceraient...

Une violente émotion me saisit le cœur
Quand, me penchant encor, je respire l'odeur
Qu’exhale un corps sculpté dont j'admire les courbes
Si parfaites et si pures, qu'il en devient fourbe !

Ma main se perd alors en milliers de caresses
Qui galopent sur lui pour exprimer ma liesse
Je ne peux résister à l'envie brusque et folle
De le pincer si fort qu'un petit cri s'envole...

Je l'effleure si bien qu'il se met à gémir
L'agrippant par les côtes, m'accrochant à son cou,
Je le sors en souriant de son sommeil, l'attire
Entre mes cuisses, sur ma peau ; il devient fou !

Mes doigts si maladroits deviennent vite agiles
Et s'enfoncent si fort dans le bois et les cordes
Que des douleurs terribles surgissent et me mordent !
C'est ainsi que j'accède au bonheur, à l'idylle ...


Le Violoncelle chante ce que ma voix tait

Il n'a besoin de moi mais m'offre cette Paix
Que connaissent les êtres qu'on prétend aliénés
Parce qu’ils sont capables de se passionner




Posté le mercredi 11 novembre 2009 14:03

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